Ca va être dur sans spoiler, mais bon...

Disons qu'à la fin j'ai eu la sensation que Rob Zombie voulait que l'on soit sincèrement, profondément ému. Je crois qu'il aime vraiment ses personnages et qu'il a voulu en faire une sorte de symbole de liberté, d'anti-conformisme, à la manière des héros de films comme Point Limite Zéro ou Sugarland Express. En tout cas je ne suis pas le seul à avoir perçu les choses comme ça, le critique de Mad Movies aussi, et lui a marché à donf (je cite) :

Otis, Baby et Spaulding restent eux-mêmes jusqu’au bout de leur aventure, des démons qui même traqués continuent leur travail sanguinaire, mais aussi des humains dont le propre système de valeurs est diamétralement opposé au nôtre. Du moins c’est ce qu’on aimerait croire. Pourtant, comment expliquer ces sentiments de compréhension et d’affection face à ces personnages luttant contre un destin inévitable ? Comment expliquer ce sentiment de tristesse et de mélancolie qui nous étreint lors du final grandiose du film ?

Personellement j'ai trouvé ce traitement grandiloquent (la longueur de la chanson le rend interminable) et très déplacé. Il a achevé chez moi un certain sentiment d'agacement vis à vis du film qui progressait à mesure que celui-ci avançait (pourtant je ne suis pas un père la morale, et la surenchère hallucinante de violence constatée dans le cinéma de genre ces dernières années ne m'en a pas écarté). Il faut dire aussi que sur les trois principaux personnage, un seul me paraissait sympa et réussi (Spaulding), les deux autres m'exaspérant plutôt. Avec ce genre de film, c'est tout ou rien... J'attends quand même avec impatience le remake de Halloween par Rob Zombie.

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Autrement dit, tu n'as ressenti aucune empathie vis à vis de la famille Firefly ? Et le traitement de Rob Zombie t'a du coup agacé ?

Non aucune J'avais envie qu'ils meurent.
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Je comprends tout à fait ce point de vue... encore plus vrai lorsque tu as vu House of 1000 corpses peu de temps avant (et les atrocités commises par la famille Firefly)

Je n'ai moi même pas réellement éprouvé d'empathie pour les firefly, d'avantage pour le shériff... et j'ai d'ailleurs trouvé le traitement du sort réservé à ce personnage un peu trop rapide et décevant.

Ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier ce film, pour sa sincérité, son absence de second degré, et l'"authenticité" du traitement. La fin, avec sa symbolique assez lourde (comme tu le rappelles), est vraiment typique des films des 70's.

Les réactions des lecteurs à la critique de Mad Movies sont très intéressantes :
http://www.mad-movies.com/fiche.php?id=456

La plupart des lecteurs argumentent solidement, dommage qu'ils soient souvent agressifs, mais de éléments intéressants en ressortent. On voit bien que la plupart des gens qui n'ont pas aimé le film ont une réaction du genre "nan mais comment ressentir de l'empathie pour des tarés pareils ?", donc je ne suis pas le seul (ouf ).

Sinon je suis d'accord avec toi : le film est très bien réalisé et Zombie est un réalisateur très prometteur qui n'a pas fini de faire de très bonnes choses.

Sinon, autre film d'horreur éprouvant mais très réussi, avec un travail de caractérisation intéressant : Wolf Creek. On y suit trois jeunes qui traversent le désert australien jusqu'à un cratère de météore gigantesque, et rencontrent en cours de route un psychopathe très rigolo mais très méchant.
http://www.mad-movies.com/fiche.php?id=467

[EDIT] J'en ai déjà parlé plus haut, désolé.
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Wolf Creek, j'ai le dvd, il ne me reste plus qu'à le regarder. Pour revenir deux secondes à Devil Rejects, je n'ai pas lu le lien que tu pointais, mais pour moi il ne s'agit pas d'un film "à contrat" (le genre de film ou tu dois adhérer à une idée pour trouver le film bon, genre irréversible).

Concrètement, je n'ai pas ressenti d'empathie pour les dégénérés de la famille Firefly (et pourtant j'avais lu la critique de Mad avant), la scène de la crucifixion m'emballait pas mal (surtout quand tu as vu ce que faisais Otis dans House...)... MAIS ça ne m'a pas emêché d'apprécier beaucoup le film (et sa musique).

Notamment son casting, mais tout le traitement (visuel et sonore)... Donc pour moi le traitement du scénario n'est qu'un point parmi d'autres qui n'empêche pas l'appréciation générale du métrage.

J'ai vu Devil's Rejects au cinéma après avoir vu House of 1000 Corpses en DVD. D'ailleurs je n'avais pas du tout accroché à l'ambiance, au scénario et au jeu des acteurs dans ce dernier. Dans mes souvenirs, il y avait beaucoup de maladresses et j'avais surtout l'impression d'assister à une succession de pochettes d'albums de Hard Rock. Donc bof.

Par contre, l'ambiance sèche et Seventies de Devil's Rejects m'a bien plus captivé. Le fait d'adopter le point de vue des monstres est intéressant et remue bien les tripes durant certaines séquences. Bien sûr, comme vous Laurent et Noah, je n'attendais qu'une chose, qu'ils meurent à leur tour. À croire qu'au cinéma, il n'y a que la loi du talion qui puisse soulager le spectateur que je suis. Du coup, j'ai carrément regretté le sort réservé au Shérif et le final en musique donnant l'impression de vouloir créer un sentiment d'empathie pour ces raclures de première n'a pas du tout fonctionné sur moi. Je crois que sur le coup, j'aurais plutôt souhaité une mort plus sèche, dans l'esprit des autres scènes, loin d'un onirisme déplacé. Ce qui est certain, c'est que ce film ne m'a pas laissé indifférent et visiblement je ne suis pas le seul. Pour cette faculté à faire naître chez le spectateur des sentiments forts et contrastés je trouve que Rob Zombie a un vrai talent. Et puis, la mise en scène, la photographie, l'ambiance sonore, le jeu des acteurs, tout cela est très bon, au point de donner l'impression que House of 1000 Corpses n'est pas du même réalisateur. Il aura fait de sacrés progrès en peu de temps Robbie.

J'attends donc moi aussi son remake d'Halloween, d'autant qu'il a déclaré traiter le sujet comme s'il s'agissait d'un fait divers.

Comment dire...

Tout pareil que Kitano. House... m'a plu, mais j'ai regretté la tournure qu'a pris le film sur la fin (un peu trop n'importe quoi à mon gout).

Mais le début me faisait penser à un croisement d'un épisode de Scooby-doo (mais qui êtes vous en réalité ?!?.... Oh, le vilain clown de la station service !!) avec Massacre à la tronçonneuse (le réveil dans la chambre d'Otis). Et rien que pour ça, j'aimais bien.

Mais Devil... est nettement plus abouti (particulièrement sur la forme). Pour le final qui a manifestement perturbé tout le monde, je lisais une interview de Rob Zombie à propos d'halloween, et le papier (dans le dernier Mad) faisait ressortir son attachement à cette drôle de famille Firefly (ses enfants en quelque sorte), qui sont ses personnages dont il parle avec une certaine tendresse.

Disons que si on les considère comme des anti-héros ça fonctionne assez mal car en général ce genre de personnage est solitaire (ou quelque fois en couple) et n'agit pas gratuitement. Et si on essaie de les voir comme des personnages de film d'horreur, on se heurte au manque d'humour et de fun qui caractérise Otis et Baby, pendant que Spaulding (ainsi que le shérif) et quelques autres personnages en regorgent, et le film paraît avoir le cul entre deux chaises.

Sinon (sans forcément chercher à changer de sujet) : quelqu'un demandait plus haut ce que vaut La colline à des yeux, de Alexandre Aja. Je l'ai vu il y a quelques semaines, et c'est excellent. Un film d'horreur dans la grande tradition, effrayant, nanti d'effets spéciaux hyper-réaliste (merci les CGI) et ultra-violent, que ce soit dans ce qui est montré comme dans la mise en scène. Les acteurs sont très bons, et les monstres qui attendent le dernier tiers du film pour vraiment se montrer mettent les jetons comme il faut. Le climax du film fait apparaître le chef de la famille mutante, un streum au maquillage extravagant mais qui a l'avantage par sa conception de laisser l'acteur qui l'incarne jouer la comédie, ce qui rend le passage d'autant plus efficace et dérangeant.

Par contre une suite est sortie récemment, réalisée par une autre équipe, et cette fois il semble qu'on ait sombré dans le ridicule.
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Effectivement, la colline a des yeux est terrible. Avec un énorme travail sur la photo. Et pour le coup le traitement des personnages est à mon avis sans défaut (voire même bourré de qualités !)

Pour la suite, d'après ce que j'ai vu/lu, c'est du gros Z qui tache.

J'ai beaucoup aimé La colline a des yeux. J'adore les accents Quatrième dimension de certains lieux, la puissance phénoménale de la mise en scène, les situations et l'horreur poisseuses... J'aime beaucoup la fin du film que je trouve très ironique, avec une métaphore à double sens pas subtile du tout mais très graphique et drôle (le drapeau américain planté dans le crâne). Ceci dit je préfère Haute tension en tous points, un film fou sur l'amour fou.

Haute Tension est terrible et effrayant sur les 3/4 du film, cependant j'aurais tendance à emettre un gros bemol sur la fin que même le réalisateur aurait tendance à renier.

Pas d'accord. Sans cette fin, le film perdrait son thème, son sens et deviendrait nettement moins troublant et poisseux.

J'ai aussi trouvé la fin de Haute Tension particulièrement minable... :s

Par contre, je reviens tout juste de 28 Weeks Later (la suite donc du film de Danny Boyle), et bien si vous cherchiez le survival de l'année 2007, vous l'avez trouvé.
Ceux qui ont aimé le premier opus vont etre aux anges. Scénario génial, interprétation au poil, rythme insoutenable et scènes d'anthologie qui vous scotche au siège.... Eprouvant mais mémorable

J'avais été très partagé sur le premier... Des moments géniaux... (notamment la fin) mais d'autres nettement moins bon avec l'impression par moment de regarder une pub Levi's, et de se dire que le film allait super mal vieillir.

Pour l'anecdote j'ai regardé un bout du dvd hier soir, et j'ai trouvé l'image pas terrible du tout. Ca a été filmé en DV ?

Pour Haute tension, je ne me rappelle plus très bien mais je ne crois pas que ce soit le twist final qui ait été imposé... une recherche sur internet s'impose

En fait je dis que le twist final a été imposé d'après la présentation du film qui passe avant le film lui meme sur canal plus. Le gars qui présentait avit dit qu'alexandre aja s'était vu imposé cette fin par les producteurs qui avait pris peur en voyant la fin proposée par le réalisateur.
Cette façon de faire a d'ailleurs poussé Aja vers les états unis ou le film d'horreur n'a pas les memes contraintes qu'en france.
MAintenant ce fameux twist n'est pas lui meme à jeter c'est la façon dont il amené et ses conséquences sur la fin, qui font qu'on sent comme un probléme à la vision. Mais il est vrai que mon jugement était faussé d'avance par la présentation du gars.

Ah d'ailleurs pour les ceusses qui ont canal, ce soir passe "ILS". Un petit film qui fout bien les jetons.
A ne surtout pas regardé seul dans une maison perdue au fond de la campagne.

Je n'ai pas du tout aimé Ils, j'ai trouvé le jeu des acteurs pas bon du tout, et le traitement du scénario très mal fichu.

Pour Haute Tension, je suis d'accord qu'il y a vraiment des maladresses et des pseudo incohérences par rapport au twist, mais je ne me rappelais pas que le twist ait été imposé à la fin du tournage.

Il me semblait que Luc Besson avait eu une influence lors de l'écriture du scénar par le tandem Levasseur/Aja mais pas après. Une interview sur le net va dans ce sens..

ouais enfin moi quand je lis luc besson sur un scenario, je pars en courant; ça pourrait expliquer pourquoi la fin est foiré.

Luc Besson a proposé de modifier la manière dont la "surprise" était révélée, mais celle-ci a toujours existé dans le scénario, et à titre personnel j'ai bien aimé. Source IMDB :





SPOILER






According to the director, the screenplay version of the film had the entire movie from Marie's version of events. You didn't find out she was the killer until the end of the film after Marie defeats the killer and rescues Alex, when it would cut back to the Hospital Room and you see Marie in handcuffs. A police officer would roll in a TV and show Marie the video of her killing the gas station attendant and ask if she wanted to change her story. The real version of events was meant to be another movie entirely. However, when the writers presented the script to Luc Besson, he convinced them to change the ending to include the last reel of the film revealing Marie as the killer, instead of the last five minutes.


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