L'histoire de ce deuxième épisode se déroule 100 ans avant celle du premier et raconte donc les exploits de Maxim, celui qui a réussit à vaincre les "Sinistrals" en prélude de Lufia. On évolue donc dans le même monde d'heroic fantasy et au premier abord, on pense être face à un clone de Dragon Quest tout aussi classique en ce qui concerne le déroulement du jeu. Heureusement, ce n'est pas tout à fait le cas. Dans les villes et les villages on doit toujours discuter pour faire avancer l'histoire, et sur la carte du monde, on est toujours soumis aux combats aléatoires (hélas encore une fois fort nombreux) à disputer au tour par tour. Mais c'est à l'intérieur des donjons que le jeu révelle sa bonne idée, pourtant si évidente qu'on se demande pourquoi elle n'a pas été plus exploitée avant (ni depuis ...) : les lieux sont truffés d'enigmes à résoudre de la même façon qu'un Zelda 2D. Le héros doit en effet trouver des interrupteurs, déplacer des blocs ou des statues, tirer avec son arc sur des éléments déclencheurs, couper l'herbe de son épée pour révéler des choses cachées, soulever des objets ... etc ... Et comme dans Zelda, des objets / armes / sorts découverts à certains moments permettent de revenir en arrière dans des donjons déjà visités pour y découvrir encore plus de choses. Des monstres arpentent les couloirs des donjons mais ils sont tous visibles (pas de combats aléatoires) et évitables en leur décochant une flèche qui a le pouvoir de les immobiliser. Ceci permet donc de se concentrer sur les enigmes sans être interrompus par des combats intempestifs. Mais attention cependant, il faudra tout de même se farcir les boss et mieux vaut avoir combattu suffisament avant pour être assez fort quand on arrive face à eux.
En dehors de son trop grand nombre de combats aléatoires en extérieur (tout de même inférieur à celui du 1er jeu), Lufia 2 n'a que des qualités : de bons graphismes très colorés, un design plaisant, de très belles musiques et une petite histoire sympathique, qui verse encore une fois dans le romantisme, qui n'a certes rien d'original mais qui accomplit son boulot afin de guider le joueur et lui donner envie d'aller à l'assaut d'un nouveau donjon.
Cerise sur le gâteau, il y a un "jeu dans le jeu". Un donjon appelé "Ancient Cave" devient accessible à un certain moment du jeu. Ce dernier est un gigantesque labyrinthe qui fonctionne exactement comme un donjon RPG du style des Fushigi no Dungeon qu'on a vu en page 35. Ainsi, les héros se retrouvent niveau 1 en y pénétrant et doivent aller le plus loin possible afin de trouver certains trésors, sans jamais pouvoir sauvegarder et avec un niveau de difficulté assez hardcore car points de vie, de magie, objets et armes sont rare, et il n'est pas possible de combattre autant qu'on veut pour monter en niveau car les monstres cessent à un moment d'apparaitre. Par son mélange subtil entre Dragon Quest et Zelda (et Fushigi no Dungeon), Lufia 2 s'impose sans problème comme l'un des meilleurs RPG de la Snes.