Des mecs en slip sur un ring ? Des coups de la corde à linge ? Un arbitre qui ne voit rien ? Pas de doute, on est dans un jeu de catch ! Et un bon en plus de ça ! Pour ceux qui ont eu la chance de ne pas m'entendre le répéter des milliers de fois, la référence des jeux de catch en 2D est la série des Super Fire Pro Wrestling de Human. Avec son gameplay aux petits onions basé sur le timing et sa richesse de combattants et de coups, ce dernier a laissé la concurrence sur la touche à chaque nouvel épisode. Les autres jeux de catch ont tenté de partir dans d'autres directions (voir Funaki Maasakatsu en page 38) pour éviter la comparaison. Pas Gekitou Burning Pro Wrestling. Oh non, il a même pas peur lui ! Il attaque Fire Pro de front en repompant son système de jeu sans vergogne et en tentant de dépasser le maitre sur tous les tableaux. Et force est de constater qu'il est à 2 doigts d'y parvenir ...
D'abord au niveau de la réalisation, Gekitou propose des sprites aux animations détaillées et percutantes. Les sprites sont un peu moins fouillés que le dernier Super Fire Pro mais leur design plus arrondi les rend efficaces et surtout parfaitement reconnaissables. Car ici aussi, bien que le jeu ne possède aucune licence et n'utilise pas les vrais noms des catcheurs, les stars de l'époque répondent tout de même présent au travers de leurs avatars de pixels qui reproduisent tous leurs coups avec énormément de fidélité. Les amateurs n'auront aucun mal à reconnaitre les formidables techniciens de la All Japan que sont Mitsuharu Misawa, Kenta Kobashi ou Toshiaki Kawada, les virevoltants poids-légers de la Michinoku comme Great Sasuke ou Super Delphin ou les flamboyants "gaijins" (étrangers) comme Hulk Hogan, Undertaker ou Vader. Le gameplay "made in firepro" repose sur un timing à respecter lors des "chopes" (impossible de bourriner les boutons) et sur une hierarchie de la puissance des coups qui progresse au cours du combat (au départ, les coups forts se font systématiquement contrer). Les coups sont extrêmement nombreux que ce soit en frappe, en chope, au sol, en sautant de la 3ème corde ou en équipe. Même les coups "comiques" en vigueur à la Michinoku sont présents !
Les modes de jeu sont nombreux avec des matches simples, des tags, des tags en élimination, des batailles royales avec 6 catcheurs simultanément dont 4 controllables par des joueurs humains, ou des matches handicap. Mais ce n'est pas tout, comme les fédérations de "shoot-fighting" sont présentes dans ce jeu, il est possible de se faire des affrontements "réalistes" ou les prises fantaisistes sont interdites en choisissant des modes qui reprennent les systèmes de round et de points en vigueur dans des fédérations comme Rings ou Battlearts. Plus fort encore, Gekitou est le 1er jeu dans lequel on peut incarner l'arbitre. Sans intérêt ? Pas ici ! Car en plus de compter plus ou moins vite, ou de stopper ou pas les prises illégales, son rôle est important dans les matches par équipe ou il doit empecher un co-équipier qui n'a pas été "taggé" de rentrer sur le ring.
Alors mieux que le légendaire Super Fire Pro Wrestling X ? A mes yeux non car l'un des aspects les plus fun de ce dernier est décevant ici : l'édition de perso. Il n'est malheureusement pas possible de créer l'apparence de ses catcheurs, on ne peut changer que les palettes de couleur. Et d'une manière générale la customisation est moins poussée MAIS il est là aussi possible de programmer l'IA des catcheurs en réglant le pourcentage de chance qu'ils ont de faire tel ou tel coup en fonction des situations. Attention cependant, il vous faudra braver de nombreux menus en japonais pour gouter à cette option.
Bref, Gekitou Burning Pro Wrestling est un des tous meilleurs jeux du genre en 2D, certainement supérieur à tous les épisodes de la licence Fire Pro sur 16 bits sauf le fabuleux "Super Fire Pro Wrestling X Premium" bien sur. Recommandé aux fans de catch en général, et INDISPENSABLE pour les fans de "puroresu" et de Fire Pro. Ceux que les gros tas de viande en slip laissent indifférents peuvent passer leur chemin sans regret ...