Final Fantasy 6

Final Fantasy 3

Rédigé par Sebinjapan

Dans un monde mélangeant le médiéval-fantastique et le steampunk, la magie a disparu. Un empire assoiffé de pouvoir espère cependant rescuciter cette dernière, et son vaste plan passe par l'aquisition d'un Esper (être magique qui habitait le monde il y a plusieurs siècles de ça) pris dans la glace et détenu par la ville minière de Narshe, une cité neutre qui n'est affiliée ni avec l'empire ni avec l'armée rebelle des Returners. Trois soldats lourdement armés sont envoyés pour cette mission. Parmis eux se trouve une jeune femme dotée de grands pouvoirs manipulée par l'empire comme une marionette depuis son enfance. C'est le destin de cette dernière que nous allons suivre, mais aussi celui d'un chasseur de trésor (pas un voleur, hein, attention !) au grand cœur qui cache un passé troublé, d'un prince séducteur épris de liberté, d'un samurai dont la famille périt de façon tragique, d'un enfant abandonné dans la jungle par un père devenu fou et de bien d'autres personnages qui ont laissé une trace indélébile dans la mémoire de tous ceux qui ont pratiqué Final Fantasy 6. Car cet épisode brille par une histoire épique superbement mise en scène, illustrée par des scènes d'anthologie (le train fantome, l'opera, le continent flottant, Celes sur l'ile déserte …) et parcourue de bout en bout par des monuments de charisme aux destins souvent tragiques qui risquent de vous mettre la larme à l'œil.
Le système de jeu quand à lui apparaît très classique au premier abord. On pourrait même penser qu'il est revenu en arrière puisqu'il est quasi identique à celui de Final Fantasy 4 : le "job system" du 5ème épisode ayant été abandonné. Et c'est logique tant l'accent a été mis sur les personnages ici. Le fait qu'ils soient interchangeables ou puissent avoir accès à toutes les techniques (comme dans FF5 donc) aurait été néfaste à l'attachement du joueur à ces derniers. Ca ne veut pas dire pour autant que la customisation soit en retrait ici, bien au contraire. Les objets à équiper n'ont jamais été aussi nombreux avec certains (les Relics) permettant de faire évoluer les compétences utilisées en combat (certaines étant très originales). Malheureusement (ou heureusement en ce qui me concerne …) il n'est pas forcément très utile de maitriser toutes les subtilités du système car ce dernier est mal équilibré et un peu buggé : certains pouvoirs/talents sont trop puissants tandis que certaines "astuces" permettent parfois de défaire les ennemis les plus puissants en un clin d'œil. Donc, le jeu est un peu trop facile (pour les vétérans du genre, en tout cas), ce que je ne vais pas trop lui reprocher car cela permet de mieux se plonger dans son histoire, son ambiance, sans se perdre en combats interminables, et la durée de vie conséquente n'a pas besoin d'être boostée de façon artificielle par du leveling à outrance.
FF6 est aussi le point culminant du travail de deux artistes (sur cette série en tout cas) : Yoshitaka Amano et Nobuo Uematsu. Le premier est un illustrateur très talentueux qui a réalisé le design des héros (la plupart) des 6 premiers épisodes. Le second est le compositeur des musiques de la saga, et dans FF6 ces dernières sont sublimes. Vraiment. Les thèmes sont nombreux, variés, font passer énormément d'émotion, et sont délivrés par le processeur sonore de la Snes qui n'a (quasiment) jamais sorti des sonorités aussi belles.
FF6 est sorti sous le nom de Final Fantasy 3 en version US avec une traduction parfois critiquée mais que je trouve personellement parfaite, et a été adapté sur PS et GBA (avec une autre traduction pour les versions occidentales). Même constat que pour FF4 : des chargements fort pénibles sur la console de Sony (mais de chouettes cinématiques) et des musiques qui rendent moins bien sur GBA (mais du contenu supplémentaire : un donjon en plus et quelques objets/pouvoirs). Un conseil : préférez la version Snes (FF3 en version US donc).
Je considère à titre personnel Final Fantasy 6 comme le meilleur RPG de tous les temps et c'est certainement mon jeu préféré (celui qui m'a le plus marqué en tout cas). Son aura a été éclipsée par le succès planétaire de Final Fantasy 7 sur PS et certains joueurs ayant découvert la saga par l'intermédiaire de ce dernier ont parfois trouvé que l'histoire de FF6 était bien inférieure car il n'y avait pas de perso torturé à la psychologie super complexe comme Cloud ou Sephiroth. Justement, FF6 ne s'engage pas sur cette voie qui finira par devenir une caricature du genre, FF6 battit une histoire simple et parfaitement compréhensible mais épique et bourrée de rebondissements, et des persos qui n'ont pas besoin d'être "dark dans leur tête" pour faire passer l'émotion. J'adore, tout simplement.
Histoire de découvrir quelque chose de nouveau, j'ai utilisé une version patchée en français pour faire les screenshots de cette présentation. La traduction semble de bonne qualité même si certaines nuances sont différentes dans les dialogues de cette version. Mais si vous ne lisez pas l'Anglais, ne vous privez pas de ce chef d'oeuvre pour autant et utilisez ce patch.

Verdict :

5/5