Fantasia fait figure d’anomalie parmi les jeux Disney édités par Sega. Sorti relativement tôt dans le cycle de vie de la MD, il fut éreinté par la presse (70% dans Consoles+, rendez-vous compte !), en raison de sa jouabilité délicate. C’est un euphémisme, car à peu près tout est raté dans ce jeu. A l’exception de la partie technique, qui est très honorable sans être transcendante : certains décors sont jolis, les animations sont soignées. Mais les musiques sont loupées, et la plupart des décors sont inexistants ou laids.

A mon grand désarroi, je n’ai jamais vu Fantasia, aussi je ne pourrai pas vous dire si le jeu respecte les séquences du film. Il est question de retrouver des notes dispersées dans différents tableaux, afin de reconstituer une mélodie. Et l’enfer commence.
Le jeu est composé de quatre niveaux, qui bouclent sur eux-même tant qu’on n’a pas trouvé toutes les notes. Il faut entrer dans des sous-niveaux, en empruntant des portes, ou en touchant la Fée Clochette (ce n’est pas sale), pour ramasser les notes qui permettent de passer au niveau suivant. Jusqu’ici, tout va bien. Le problème est que chaque stage est plus mal foutu que le précédent, et que le level design est tantôt inexistant, tantôt inepte, la palme allant aux stages à scrolling vertical et ses plateformes qui décident parfois de s’affaisser, parfois non, ou dont les trajectoire sont complètement erratiques.

Diriger Mickey donne un assez bon aperçu de l’enfer : lent, lourd, pataud, le moindre saut est une épreuve avec une inertie proprement éreintante. Et pourtant il faut sauter sur les ennemis pour les détruire, en appuyant vers le bas en descendant mais attention : aucune animation n’indique si on a bien fait la manip ! On peut aussi lancer des sorts qu’on recharge en ramassant des boules bleues, et ils sont utiles, car les stages sont surpeuplés. On a souvent une dizaine d’ennemis qui s’agitent à l’écran, c’est complètement ridicule. Evidemment les collisions sont merdiques, que ce soit avec les ennemis ou les plateformes, les décors sont illisibles (plateforme ? élément de décor ? On ne sait jamais !), et même en cheatant comme un goret j’ai jeté l’éponge aux ¾ du jeu, préférant préserver ma santé mentale. Fantasia est une purge, voila, c’est dit.