Le dessin animé Tiny Toon donnait un coup de jeune, pas forcément nécessaire mais tout de même réussi, aux héros de la Warner Bros que sont Bugs Bunny ou Daffy Duck en introduisant de nouveaux personnages, plus jeunes, ainsi qu'un humour souvent parodique et référentiel. On retrouve dans ce très bon jeu de plate-forme tous les personnages déjantés de la série TV, à commencer par le lapin Buster Bunny qu'on va diriger pendant quelques niveaux pleins d'idées au gameplay se renouvelant régulièrement. Buster peut sauter et courir, comme Mario. Enfin pas vraiment, car ici courir sert surtout à s'accrocher aux murs, ce qui doit se négocier finement car une jauge de course diminue lentement. Et sauter sert à négocier les passages de plate-forme, pas à attaquer ses ennemis. Pour s'en défaire, il faudra ici utiliser une attaque, sorte de coup de pied sauté acrobatique. La grande force des niveaux de Buster Bust Loose, c'est leur variété. On fait rarement 2 fois la même chose, avec des surprises à chaque coin d'écran. Le premier niveau proposera ainsi des bibliothèques qu'on escaladera en courant et en sautant au bon moment pour éviter des rats lanceurs de livre. Le second niveau commencera de façon plus classique avec des ennemis placés en hauteur lançant des projectiles qu'il faudra éviter, mais il se poursuit avec quelques passages astucieux comme ces morceaux de bois jetés par le mécanicien du train et qu'on utilisera comme plate-formes, ou ce boss qui est en fait une locomotive qu'on devra détruire petit à petit en la parcourant pendant que le scrolling la dévoile et en attaquant ses cheminées, dans une séquence qui évoque le vaisseau géant de R-Type par exemple. Les boss bénéficient en effet de ce débordement d'idées de la part de Konami et représentent parfois une sorte de mini-jeu dans le jeu, à la manière de celui du 1er niveau qui plonge le joueur dans une sorte de partie de Mario Bros (le jeu d'arcade). Ceci dit, on trouve justement des mini-jeux, permettant de gagner des vies, entre chaque niveau. Ceux ci sont également variés et mélangent chance et adresse. L'un des plus amusants est certainement la partie de squash ou l'on dirige "Petit Minet" vu de dos renvoyant une balle contre le mur tout en essayant de toucher les personnages passant en arrière plan. Konami oblige, le tout bénéficie d'une jouabilité tout à fait correcte.
Techniquement, le jeu fait partie des valeurs sures de la console dont il met en valeur la palette de couleurs. Les sprites sont tous plus charmants les uns que les autres, et bourrés de petites animations, les décors sont superbes, et les musiques (issues de la série pour certaines) parfaitement adaptées à l'action.
Alors malgré tout, ce soft n'est pas parfait. D'abord, il est court, mais tente de compenser cette faiblesse par une difficulté à première vue conséquente qui fait que le joueur tombe systématiquement dans certains pièges lors de sa première partie, particulièrement pendant les phases en scrolling forcé. Mais on mémorise vite ces (quelques) passages vicieux pour triompher assez vite. Ensuite, aussi "fun" soient-ils, les niveaux ne proposent pas ou peu d'exploration ni de passages secrets, choses qu'on apprécie toujours dans ce genre de titre. Et puis, il y a cette attaque du héros qui réclame une certaine habitude : on se fera souvent toucher au début, ne sachant pas très bien quand la déclencher. On pourrait également parler de passages un peu énervants dans lesquels on ne sait pas toujours très bien ce qu'on doit faire : c'est aussi du au fait que les niveaux introduisent tout le temps de nouveaux éléments de gameplay à gérer et que le tout se retrouve entassé dans des niveaux trop courts, ne donnant pas l'occasion au joueur d'apprivoiser ces nouveautés.
Mais qu'importe tout cela, grâce à sa réalisation, sa variété, son game-design intelligent et son humour, ce Tiny Toon nous fait de toute manière passer un excellent moment, même s'il n'est pas à la hauteur d'un Sparkster (pour rester chez Konami) ou d'un Donkey Kong Country.
Une recommandation pour finir : ne jouez PAS en mode "easy", ce dernier est amputé de nombreux éléments au sein des niveaux, et même de niveaux entiers.