Dracula The Undead

Rédigé par Volkor

Attention, aujourd'hui, c'est du lourd !

Dracula the Undead (ou dracula tout court, ça dépend des fois) est un jeu développé par Hand Made Software, division interne d'Atari qui a bien du réaliser 25% des jeux Lynx. Le jeu a été conçu en 1991 mais selon mes souvenirs, il n'est sorti (en tout cas en France) qu'au début de 1993. Je suspecte fortement Atari d'avoir sciemment retardé la sortie du jeu afin qu'il coïncide plus ou moins avec le Dracula de Coppola, arrivé sur les écrans fin 92 et de profiter indirectement de la grosse campagne marketing mise en place par Columbia Pictures.

En réalité, les deux n'ont rien à voir. En fait, si, un petit peu. Dracula the Undead, contrairement à ce qu'on pouvait croire à l'époque, n'est absolument pas issu de la licence du film de Coppola. Mais dans la mesure où les deux sont assez proches du Roman de Bram Stoker, elles présentent quelques similitudes.

Le jeu commence par une petite lecture au coin du feu un soir orageux par Bram Stoker himself, qui vous explique que grâce aux miracles de la technologie, il est en mesure de vous raconter sa fameuse histoire en live. Ca commence fort. Vous incarnez donc le Jeune Jonathan Harker, Clerc de Notaire venu rendre visite au comte Dracula dans son château en Transylvanie afin de finaliser une transaction immobilière. Au bout de quelques temps, vous allez vite vous rendre compte qu'il se passe des choses bizarres au château et que vous êtes plus ou moins prisonnier du comte. Votre mission sera donc de vous faire la belle.

Dracula the Undead (et c'est là sa spécificité) est un Point and Click à l'ancienne, genre florissant au début des années 90 mais oh combien rarissime sur les consoles portables de l'époque. Niveau maniablité, il n'y a pas de curseur à l'écran. On dirige donc Jonathan à la croix directionnelle, un peu comme Guybrush dans le récent remake de Monkey Island II. Pour ce qui est des actions, il faut jongler entre les verbes à gauche de l'écran et les objets à droite qui apparaissent sur un menu déroulant et je vous avoue qu'il faut un peu de temps pour s'y faire. D'autres options auraient pu être envisagées, comme des tableaux à icônes apparaissant à l'appui d'un bouton par exemple.

Niveau réalisation, je dois dire que je suis sous le charme. Ce jeu me faisait baver d'envie à l'époque et ça n'a guère changé aujourd'hui. Outre les superbes images fixes, Les dévelopeurs ont magnifiquement contourné les contraintes de couleur de la console pour nous livrer un jeu aux tons sepia qui nous plongent tout de suite dans l'ambiance d'un bon vieux film d'horreur des années 50.
Par contre, petit bémol pour la musique, qui est plus ou moins toujours la même et qui finit par nous flinguer les oreilles.

Le principal défaut du jeu à l'époque, c'était son absence de sauvegarde ou de système de mot de passe. En gros, on était obligé de terminer le jeu une fois débuté, à moins de tout recommencer en cas d'interruption. De nos jours, grâce à l'émulation et aux save states, ce défaut ne tient plus. On retiendra davantage une aventure plutôt courte et quelques énigmes tarabiscotées, mais c'est là le propre des point and click.

A part ça, Dracula the Undead est pour ma part l'un des must de la Lynx et sans doute le jeu le plus atypique de toute sa ludothèque. A l'heure où la mythologie vampirique se fait violer de tous les côtés par les Stephanie Meyer ou autre Kamel Ouali, un bon vieil hommage aux anciens Dracula avec Christopher Lee (qui a visiblement servi de modèle pour beaucoup d'écrans fixes), ça n'a pas de prix !

Verdict :

5/6