Mystic Quest, le premier épisode de Seiken Densetsu (série dont fait partie Secret of Mana), est dans son fonctionnement un action-RPG très classique. Les combats sont basiques : ils se font en vue de dessus avec un bouton d'attaque et un bouton d'utilisation de sort ou d'objet, qui sert relativement rarement.

Techniquement, c'est un pur bonheur. C'est bien simple, quand je dois définir à quelqu'un le charme propre aux jeux du début de vie de la console, c'est toujours ce jeu que je prends en exemple. La graphismes sont simples, mais fins et mignons, et la bande-son est exceptionnelle. Le jeu possède tout de même de nombreux petits défauts gênants (ergonomie, gestion des dialogues, collisions, traduction française désastreuse, et j'en passe).

Le gros point fort du titre est assurément son design. La carte du monde, exceptionnelle de richesse et de variété, permet de créer un monde parfaitement crédible. Les donjons sont gigantesques mais parsemés de fausses pistes et de petites énigmes, et arrivent ainsi à toujours rester intéressant. L'aspect RPG du titre est minimaliste mais très efficace, et le jeu propose même quelques combats de boss d'anthologie.

J'adore ce jeu, que je place sans hésitation dans mon top 5 de la console, mais ce n'est pas facile d'expliquer pourquoi. Certes, le titre est objectivement très bon, il ne possède pas à priori de qualités exceptionnelles le mettant au niveau des tous meilleurs.

Après une longue réflexion, je pense que ce qui fait fonctionner le jeu, c'est son sens presque miraculeux du dosage. Dosage entre action, exploration, coté RPG et progression de l'aventure, dosage dans le rythme d'évolution du scénario et du personnage, dosage entre la difficulté et la frustration du joueur... Les différents composants étant parfaitement dosés, l'alchimie peut opérer, et on obtient un jeu d'une crédibilité hors norme. De toute ma carrière de gamer, c'est ce petit jeu monochrome, que j'ai pourtant découvert très tard, qui a le mieux réussi à me donner l'impression de vivre une aventure, la vraie aventure, celle dont je rêvais étant gamin.