Power Instinct fait partie de ces très nombreux jeux de baston sortis au début des années 90 suite au succès de Street Fighter 2. Il fait aussi partie de ces beaucoup moins nombreux jeux de baston qui parviennent à développer une identité et à proposer un gameplay à peu près correct, leur permettant d'attirer des joueurs, même si ces derniers sont conscients que le titre n'est pas à la hauteur de son modèle. Nous avons donc un casting de 8 persos plutot charismatiques, experts en art-martiaux qui se mettent sur la tronche en 2 rounds gagnants. On combat avec 4 boutons (2 poings, 2 pieds) et les habituels coups spéciaux s'exécutent avec les manipulations qu'on connait bien : quarts de tour, charge ... etc ... La particularité du titre est de pourvoir chaque combattant d'un double saut et de la capacité de courir (et d'enchainer un coup en pleine course). Celà donne des affrontements dynamiques et acrobatiques malgré la relative lenteur des personnages. La jouabilité est correcte avec des coups qui s'enchainent bien, des priorités assez claires, et une bonne détection des mouvements. Certains coups spéciaux ont tout de même bien du mal à sortir, les dragon punch en particulier (même problème en arcade).
Mais ce qu'on apprécie dans Power Instinct, c'est son ambiance bizarre et le design des persos. Le personnage le plus mémorable est la petite vieille qui peut lancer son dentier sur ses adversaires et qui se transforme quelques instants en jeune fille (plus puissante) si elle parvient à embrasser l'autre combattant. Le character-design est l'oeuvre de Range Murata, un dessinateur de talent à qui on doit les héros de l'anime "Last Exile".
Power Instinct est donc un jeu assez bon remis dans son contexte. On lui préfèrera cependant la version arcade (émulée sur Mame, mais à ma connaissance non disponible dans une compilation retro) ou l'une de ses suites qui en améliorent la jouabilité (évitez cependant la version Playstation du second épisode à cause de ses horribles temps de chargement).
A noter des différences entre les versions japonaises et US, certaines illustrations et le mode karaoke (!) étant absents de cette dernière.