Nosferatu

Rédigé par Sebinjapan

Nosferatu est un jeu ambitieux : il est techniquement abouti et son gameplay propose un mix entre Prince of Persia et un beat-them-all. L'histoire est celle d'un vampire semant le terreur et contre lequel se dresse un jeune homme qui doit s'introduire dans le chateau du monstre et accessoirement sauver sa fiancée. Le background du jeu fait inmanquablement penser à Castlevania et les développeurs semblent jouer là dessus avec un écran d'intro quasi identique aux titres de Konami. Mais une fois le pad en main, on va se rendre compte que l'inspiration la plus évidente est à chercher du coté de Prince of Persia. En effet, la maniabilité du héros est quasi identique tandis que le level design emprunte énormément au hit de Jordan Mechner. Ici, le héros se déplace en marchant ou en courant (deux fois vers la droite ou la gauche), avec pas mal d'inertie obligeant à bien régler sa course et ses sauts, peut sauter en hauteur ou en longueur, s'accrocher au rebords des plate-formes ou s'y hisser, et s'accroupir. Il peut également effectuer un "tackle glissé" lui permettant de passer sous certains obstacles. Tout celà sera mis à contribution pour parvenir au bout de niveaux truffés de pièges de type pics mortels, plate-formes qui s'effritent, obstacles nécessitant des sauts milimétrés ... etc ... Il faudra aussi résoudre des mini-enigmes à base d'interrupteurs à actionner, ou de murs à pousser. Les niveaux proposent souvent plusieurs chemins, plus ou moins difficiles et menant à plus ou moins de bonus. Attention cependant : le temps est limité.
Comme le prince, le héros de Nosferatu est également amené à combattre, mais il le fait à mains nues et à la manière des personnages de Final Fight ! Une pression sur le bouton Y le fait passer en mode "combat", et ce même bouton permet ensuite de frapper tandis que, en conjonction avec des directions et/ou le bouton de saut, il peut sortir des sauts chassés, des uppercuts, et se rapprocher ou s'éloigner de l'ennemi avec de petits "dash" ou encore donner des coups d'épaule en courant. Il aura bien besoin de tout ça pour se débarasser du bestiaire horrifique qui hante les lieux à traverser. Certains ennemis sont d'ailleurs tellement retords qu'il vaut parfois mieux les éviter. Mais fuir n'est pas la solution idéale car certains ennemis rapportent des cristaux qui permettent d'acquérir de nouveaux coups dans des combos qui seront bien utiles face aux boss de fin de niveau.
La réalisation de Nosferatu est très sympathique avec des sprites soignés (pour les ennemis en tout cas, celui du héros étant peu charismatique), des décors qui sont classiques mais jolis pour les intérieurs, et surprenant pour les extérieurs puisque bénéficiant souvent de photos digitalisées retouchées avec bon gout. Un bon gout que l'on retrouve dans les cinématiques de l'intro et entre les niveaux : ces dernières sont très bien mises en scène, avec changements de plans et mouvements de caméra, et se hissent sans problème au niveau d'intros mythiques de l'Amiga comme Shadow of the Beast 2. De plus, le jeu regorge de détails assez géniaux : ainsi le combat de fin du 1er niveau se déroule avec un croissant de lune haut perché dans la nuit étoilée et, alors qu'on inflige des dégâts au boss, la lune devient de plus en plus visible ... quand c'est la pleine lune : le boss se transforme en loup garou et devient encore plus dangereux ! *
Nosferatu est donc un bon jeu, mais il aurait pu être bien meilleur si sa maniabilité n'était pas aussi frustrante. Le héros met un peu trop de temps à répondre aux injonctions du joypad, et est donc victime d'inertie. On doit donc calculer au milimètre chaque action et un raté mène souvent bien vite à une mort rapide tant la progression se révelle difficile à partir du 3ème niveau. Malgré tous les mouvements disponibles, on regrettera d'une part qu'ils soient tous concentrés sur seulement 2 boutons : on aurait bien voulu pouvoir utiliser les boutons L et R pour faire les "dash" lors des combats car souvent une mauvaise manip fait courir le perso qui baisse alors sa garde. Et d'autre part, l'absence d'une roulade à la Flashback, permettant rapidement de s'extraire de situations délicates, se fait cruellement sentir.
Un jeu à essayer, de préférence en version US qui bénéficie de "continue" illimités, contrairement à la version japonaise.

Verdict :

BIEN